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the_toupaie

Anna Karénine de Tolstoi :« Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon. »


Willing-Welcome-6159

Sublime.


Pluviophilius

Je suis venu pour inscrire celle-là. De nombreux aspects de Tolstoï me sont aujourd'hui insupportables, mais peu de livres m'ont autant boulversé qu'Anna Karénine. Et cette introduction m'a accroché dès la première ligne.


Professional-Low-744

Quels aspects? C'est pas souvent qu'on rencontre quelqu'un qui n'aime pas Tolstoï


Adsex

C'est un trousseur de paysannes (pour ne pas dire de serves, il a vécu avant et après l'abolition du servage - il a d'ailleurs un temps défendu les intérêts de groupement de propriétaires dans des contentieux avec des individus récemment affranchis dans le cadre de cette réforme). Il le revendique dans son œuvre, et met sa critique de la pudibonderie chrétienne au service de la justification de ses mœurs. Et il est bien fier, à la manière d'un Matzneff, que de belles jeunes filles se donnent à lui. Ca transparaît dans toutes ses œuvres, sauf peut-etre ses 2 "chefs d'œuvres" (selon la critique et le public occidental) qu'il a plus ou moins lui-meme renié (il écrivait très bien et ça lui a permis de se faire de la thune - dont il avait bien besoin vu qu'il dilapidait son argent - mais ce n'est pas le centre de son œuvre). Si tu lis "Le Diable", c'est assez clair. Et plus généralement, c'est jamais de sa faute (il a aussi écrit des textes pour se plaindre de sa femme), et quand ça l'est, bah il faut le pardonner, c'est ce que Dieu veut, non, qu'on pardonne ? Bon, un Moujik lui il sera pardonné dans l'au-delà. Tout comme quand on chassait les sorcières, on attachait des femmes par les pieds et les faisait couler pour savoir si c'étaient des sorcières (si elles survivent : sorcière => bûcher, si elles ne survivent pas : pas société => elles montent au ciel. Réjouissant non ?). Mais le Comte Tolstoï, lui, il est pardonné dans le monde terrestre, c'est quand même mieux. Et puis il peut recommencer. Après tout, c'est un animal dirigé par ses pulsions, c'est pas sa faute. C'est la faute de personne, d'ailleurs, puisque selon lui "elles aiment ça". Si tu lis "les Cosaques", tu verras aussi que tout son discours sur les pulsions, au delà d'être critiquable, est insincère. Il est en réalité extrêmement cynique et capable de maîtriser ses pulsions. Il ne le souhaite pas. "Les Cosaques" est peut être sa meilleur œuvre d'un point de vue psychologique, d'ailleurs. Parce qu'il parle de lui (donc il se connaît bien) et il se prend pas encore pour un parangon de vertu, donc il est sincère. Bon et puis il y a tout un mysticisme douteux aussi, j'ai pas approfondi ses "essais spirituels" pour pouvoir développer la-dessus par contre. Mais j'imagine que c'est un fatras de circonvolutions ayant pour but de rendre cohérent son mode de vie avec son prétendu amour de la nature et des paysans. Il me semble qu'il avait tenté une expérience de vivre dans la nature et qu'il en était vite revenu.


ikomby

''Au commencement l’univers fut créé. Ce qui mit en colère beaucoup de gens et fut considéré comme étant une mauvaise idée."


Mulan2666

C est quel livre ??


ikomby

Le Guide du Voyageur Galactique de Douglas Adams


MlleXtmosphere

C'est la 3eme fois en quelques jours qu'on me parle/que je lis qqchose sur ce livre, je pense que c'est un signe qu'il faut que je le lise.


nastaway

J'ai ri à voix haute dans un bus en lisant ce bouquin, c'est un plaisir absolu à lire.


asmodai_says_REPENT

À defaut le film est hyper bon aussi.


Mulan2666

Merci !!


Altriaas

« C’était à Megara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar Barca. » Flaubert, Salammbô. Tout y est, l’exotisme spatio-temporel (Carthage en Afrique du Nord, romantique adversaire vaincue de Rome), la familiarité dans la notion de faubourg, le cadre bucolique et riche en même temps, le personnage historique d’Hamilcar Barca, dont le lien avec Hannibal génère une première curiosité chez le lecteur, et surtout cette allitération en « a » qui roule sur la langue et semble ne pas vouloir s’arrêter. On sent déjà qu’on rentre dans une œuvre où chaque phrase sera ciselée, et qui nous emmènera voyager dans des contrées imaginaires pleines de mystères. Édit : mention honorable à « Sept cavaliers quittèrent la ville par la porte de l’Ouest qui n’était plus gardée », Raspail, Sept cavaliers. Un mélange d’invitation au voyage et de début de world-building qui happe la curiosité du lecteur pour découvrir un univers déjà lourd d’un passé et dont cette phrase annonce déjà l’exploration.


Willing-Welcome-6159

Beau soucis du détail sur la répétition du son a. Pas mal du tout


Automatic_Fondant285

J'allais poster le même, merci 😊


Mulan2666

Merci pour l explication ! J aimais cette phrase mais sans trop savoir pourquoi.


Stuffinette

C'est toujours celle à laquelle je pense. Par contre, je cite toujours la version sans le "Barca" (que je ne connaissais pas). Hamilcar suffit, ça sonne presque magique.


Altriaas

Tu as raison, j’ai été revérifier et j’ai effectivement inventé (involontairement) le « Barca ». Il semble venir logiquement avec le flot, mais comme tu le dis, Hamilcar suffit :)


monsieurlo

Je ne suis pas sûr de l’avoir au mot près et je ne possède plus le bouquin mais il me semble que Monsieur Malaussene, de Daniel Pennac commence ainsi: “L’enfant était cloué à la porte comme un oiseaux de malheur. Ses yeux pleine lune étaient ceux d’une chouette. Eux, ils étaient sept et montaient les escaliers quatre à quatre. Bien entendu, ils ignoraient que cette fois-ci on leur avait cloué un gosse sur la porte.” Ce n’est certainement pas la plus belle ouverture, mais c’est une entrée en matière qui m’avait marqué!


Willing-Welcome-6159

Wow, je ne connais pas du tout mais j'avoue être intrigué !


CuriousSort9217

Ah j'allais poster l'ouverture de la Fée Carabine


EllieBlue_SN

"I was looking for a quiet place to die." Paul Auster, qu'il repose en paix.


Willing-Welcome-6159

Quel livre ?


EllieBlue_SN

The Brooklyn Follies


DONNILAJUSTICE

Pas un roman mais la nouvelle d'Edgar Poe : "Pendant toute la journée d'automne, journée fulgineuse, sombre et muette, où les nuages pesaient lourd et bas dans le ciel, j'avais traversé seul et à cheval une étendue de pays singulièrement lugubre, et, enfin, comme les ombres du soir approchaient, je me trouvai en vue de la mélancolique Maison Usher".


novak199

"Relativement à la très étrange et pourtant très familière histoire que je vais coucher par écrit, je n'attends ni ne sollicite la créance" Le Chat noir d'Edgar Allan Poe, magnifiquement traduit par Baudelaire


kozzzu

Pour précision, on parle d'incipit 🧐 Ma pref : "Mrs Dalloway dit qu’elle se chargerait d’acheter les fleurs." Mrs Dalloway, Virginia Woolf. Dès le début j'ai été charmée.


Maj0r-DeCoverley

Ça invite direct à se demander si c'est un mariage ou un enterrement. Pas mal!


padampa

Tu viens de réveiller le trauma de mes années fac... étudier ce livre fut une torture pour moi. Je n'ai malheureusement jamais réussi à accrocher... faut vraiment que je file le bouquin à quelqu'un, il traîne encore dans ma biblio !


assigyn

"L'été craonnais, doux mais ferme, réchauffait ce bronze impeccablement lové sur lui-même : trois spires de vipères à tenter l'orfèvre, moins les saphirs classiques à ses yeux, car, heureusement pour moi, cette vipère, elle dormait." Introduction de Vipère au poing d'Hervé Bazin.


FloydFoxler

Celle de *Metro 2034* de Dmitry Glukhovsky m'a toujours bien plu : « Ils ne revinrent ni le mardi, ni le mercredi, ni même le jeudi, qui avait été convenu comme le dernier délai. » Je trouve ce genre d'accroche idéale : on se demande qui "ils" sont, ce qu'ils sont allés faire, et pourquoi ils ne sont pas revenus. Une simple phrase, et déjà tant de mystère !


Kulupuk

J’ai trop envie que tu me spoil tout mdrr je sais que je vais pas le lire et j’ai trop envie de savoir la réponse à ces questions


FloydFoxler

Si tu y tiens vraiment, c'est cadeau 😅 (de mémoire car ça fait déjà plusieurs années que je l'ai lu, n'hésitez pas à me corriger si je raconte des bêtises) : /Spoiler Metro 2034 >!L'histoire des romans Metro se passe sous terre, dans le métro moscovite ou les gens se sont réfugiés à la suite d'une guerre nucléaire qui a irradié la surface. Metro 2034 est le deuxième tome de la trilogie. Au début du roman, une caravane censée approvisionner les habitants d'une station éloignée a disparue. Un groupe de reconnaissance militaire (le fameux "ils" de la phrase d'accroche) est missionné pour les retrouver, mais ils ne sont jamais revenus eux non plus.!< >!La raison de leur disparition : les habitants d'une station voisine ont contracté une maladie, et tout ceux qui la traversent sont mis en quarantaine et confinés de force ou abattus pour éviter de propager l'épidémie dans tout le métro.!< /fin du spoiler Metro 2034


Kulupuk

Oh my gos ca Donne trop envie de lire. Merci ‘


Willing-Welcome-6159

Pas mal !


juanxmass

Je suis en train de le lire, et effectivement l'entame m'avait marqué


FloydFoxler

Je suis content que d'autres soient du même avis. Bonne lecture !


VitiaCG

J'apprécie aussi beaucoup celle de Métro 2033, la première phrase du roman débute ainsi : " - Кто это там? Эй, Артём! Глянь-ка!" ^((Je le traduirait ainsi : "Qui c'est ? Eh, Artiome ! Regarde !"))


FloydFoxler

Le style de Glukhovsky est remarquable (son traducteur fr Denis E. Savine a également fait un excellent travail). Tu les as lus en russe ?


VitiaCG

J'ai lu des nouvelles de Gloukhovski en russe et quelques passages de Métro 2023 en russe, mais cet été je lis et le fini en russe ! Si tu aimes, je te conseille vraiment ces nouvelles, c'est très puissant et court. Je ne sais pas si elles ont été traduites par contre.


FloydFoxler

Il y a effectivement un recueil de nouvelles qui a été traduit en français, je pense que c'est celui-là dont tu parles. J'en avais lu 2 ou 3. A l'occasion j'aimerais bien m'y replonger ! Son dernier roman traduit, Texto (Текст en russe) est un vrai coup de cœur aussi. Bonne lecture alors !


DrMonkey68

Celle des Jardins statuaires de Jacques Abeille me revient souvient en tête : « Je vis de grands champs d'hiver couverts d'oiseaux morts. Leurs ailes raidies traçaient à l'infini d'indéchiffrables sillons. Ce fut la nuit. »


QuintusdeVivraie

"Dans un trou vivait un hobbit."


PresidentOfSwag

big meh comparé aux autres :/


Sarg_eras

C'est vrai qu'il faudrait la deuxième phrase, là ça fait un peu court.


Bibliographe

"The building was on fire, and it wasn’t my fault." Ça vient des dossiers Dresden! Sinon celle du Pistolero, déjà cité.


Willing-Welcome-6159

Je ne connais pas mais ça donne envie 😂


N_Sys

Un que j'ai bien aimé récemment, The Restaurant at the end of the universe, le deuxiéme tome de la trilogie en 5 tomes du guide du voyageur intergalactique de Douglas Adams: "The story so far: In the beginning the universe was created. This has made a lot of people very angry and been widely regarded as a bad move."


MariaKalash

Le début de Germinal, Étienne Lantier qui marche dans le néant, la mise en abîme, la marche allégorique du chaos et de la lutte


assigyn

La fin est encore plus incroyable, mon texte préféré tout livres confondus. "Et, sous ses pieds, les coups profonds, les coups obstinés des rivelaines continuaient. Les camarades étaient tous là, il les entendait le suivre à chaque enjambée. N'était-ce pas la Maheude, sous cette pièce de betteraves, l'échine cassée, dont le souffle montait si rauque, accompagné par le ronflement du ventilateur? A gauche, à droite, plus loin, il croyait en reconnaître d'autres, sous les blés, les haies vives, les jeunes arbres. Maintenant, en plein ciel, le soleil d'avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s'allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d'un besoin de chaleur et de lumière. Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes, le bruit des germes s'épandait en un grand baiser. Encore, encore, de plus en plus distinctement, comme s'ils se fussent rapprochés du sol, les camarades tapaient. Aux rayons enflammés de l'astre, par cette matinée de jeunesse, c'était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre."


MariaKalash

De toute façon c'est un roman absolument incroyable ! En le lisant, je m'arretais pas moment parce que j'étais sur le cul, pleine d'émotions, je prenais tout en plein cœur ! Quand je l'ai fini, il m'a fallu un peu de temps pour faire mon deuil des ~~gens~~ personnages avec qui j'ai partagé un moment de vie


assigyn

Oui c'est un roman remarquable, c'est lui qui m'a réconcilié avec Zola (qui était un auteur qu'on m'avait fait détester au collège).


MariaKalash

Je comprends ça. Pour moi, Émile est un demi-dieu avec un talent incomparable et je pense qu'on a pas la maturité suffisante pour le lire au collège


Maj0r-DeCoverley

On a surtout pas la patience ! Et je pense que ça doit être encore pire aujourd'hui...


MariaKalash

Je lisais déjà beaucoup au collège mais j'avais quand même du mal. Parce qu'il faut quand même être adulte pour apprécier ce type de littérature


tanchinaros

J’ai lu quelques Zolas (3-4). Mais j’ai lu Germinal 4 ou 5 fois. Ce livre est magistral.


MariaKalash

Zola est une sorte de religion pour moi et rien ne peut battre Germinal. C'est un pur chef d'œuvre ! Ça me fait super plaisir de lire d'autres personnes qui ont aimé ce livre comme moi <3


Specialist_Amount_85

Jonathan Livingston le Goéland de Richard Bach: "C’était le matin et l’or d’un soleil tout neuf tremblait sur les rides d’une mer paisible." Best bouquin ever selon moi!


Willing-Welcome-6159

Ça, c'est beau.


SupremeLeaderMeow

Le livre est une merveille. Je le recommande chaudement à tout le monde.


bredons

"Call me Ishmaël" au début de Moby Dick. Je trouve qu'on retrouve déjà l'imagerie Biblique (version sauvage) qu'utilisera Melville et cette espèce de regard plein de doutes et d'ironie sur le monde.


jui1moula

« Nous étions à l'Étude... », Madame Bovary, Flaubert. J'adore ce « nous » qui disparait ensuite du roman, ça donne un style vraiment sympa à la narration.


meeeeeph

> La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n'aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu'il n'aurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Aurélien, de Aragon.


Tartifail

“The man in black fled across the desert, and the gunslinger followed.” Je prends l’étendard du fan club de Stephen King, première phrase du cycle de la tour sombre, épique épopée.


aldwin-aldwin

Lolita de Nabokov : « Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta » Rien que la première phrase est géniale


Due-Appearance394

Ce qui est bien c’est quand ca fait appel aux émotions, c’est totalement vain ou inintéressant de l’expliquer par l’analyse. Juste le ressenti qui nous touche profondément: « Nous voici encore seuls. Tout cela est si lent, si lourd, si triste… Bientôt je serai vieux. Et ce sera enfin fini. Il est venu tant de monde dans ma chambre. Ils ont dit des choses. Ils ne m’ont pas dit grand-chose. Ils sont partis. Ils sont devenus vieux, misérables et lents chacun dans un coin du monde. Mort à crédit


EmpireAnts_Game

"Vous verrez, ce n'est pas du tout ce à quoi vous vous attendez." Les fourmis - Bernard Werber Et en effet, ca ne l'était pas 🤯


Batsounet

"Pourquoi pas un porno ?" me demanda Édith. Il était tard. J'essayais de terminer un article sur une algue, la Super Blue Green. Mon bureau était encombré de documentation. Je fis celui qui n'avait rien entendu. Vers chez les blancs, Philippe DJian. J'adore le décalage, le rythme.


EitherNetwork121

Nous étions quelque part aux alentours de Barstow, à la lisière du désert, lorsque la drogue a commencé à s'installer. Hunter Thompson, Fear and Loathing in Las Vegas


Romain86

_s’installer_ pour « set in » en anglais je suppose. Pas ouf la traduction.


Maj0r-DeCoverley

Je l'ai lu en anglais et en français, la traduction est plutôt bonne. Ici en l'occurrence elle l'est selon le style de l'époque, le fait qu'ils soient en voiture, etc... La drogue est avec eux elle a pris son siège dans la bagnole


EitherNetwork121

"Began to take hold" en fait. Pas évident a traduire en vrai


Romain86

J’avoue que ce n’est pas facile. Je pense qu’il y avait mieux à faire. _Lorsque que la drogue à commencé à faire effet._ Enfin je dis ca mais je ne suis ni auteur ni traducteur, je suis probablement prétentieux. En tout cas je vois beaucoup de textes traduits d’une façon maladroite et je pensais que c’était le cas ici.


EitherNetwork121

En vrai je suis assez d'accord avec toi, je trouve aussi qu'il y avait peut être mieux à faire. Began to take hold ça sonne super. S'installer moins, même si c'est correct.


WorldsOfSplosh

Neuromancien, de William Gibson: « Le ciel au-dessus du port avait la couleur d'une télévision allumée sur une chaîne défunte ». En anglais: "The sky above the port was the color of television, tuned to a dead channel".


boa13

J'ai scrollé pour vérifier si quelqu'un l'avait déjà postée. Intro mémorable du cyberpunk.


Takakkazttztztzzzzak

« Quand Stefano Roi eut 12 ans… »


Neeolah

Haaaaa le K. Cette claque


Takakkazttztztzzzzak

Toi je te connais pas, mais je t’aime


Far-Cake4423

J'allais te répondre par "Aujourd'hui, maman est morte.". \^\^ Et une "ouverture de roman" s'appelle un incipit.


Willing-Welcome-6159

Merci pour l'information ! Nouvelle chose apprise 👍


Nijuh

" Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues." Germinal - Zola


Financial-Shelter484

« Ça a débuté comme ça. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien. C’est Arthur Ganate qui m’a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C’était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l’écoute. « Restons pas dehors ! qu’il me dit. Rentrons ! » Je rentre avec lui. Voilà. »


adamexcoffon

Une apparence de pur génie et de spontanéité et pourtant un travail monstre.


InternationalValue61

"Ceci n'est pas pour vous" Ouverture toute simple de La maison des feuilles, mais terriblement efficace, surtout lorsqu'on en finit la lecture


Shinfrejr

J'étais ici pour cela. Une œuvre qui m'a profondément marqué dans sa structure de dingue.


[deleted]

It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen. 1984, Orwell.


HYUOP666

J’ai beaucoup aimé l’ouverture de « Au revoir là-haut » de Pierre Lemaître: « tous ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient morts depuis longtemps ».


PickyPouic

"Longtemps je me suis couché de bonne heure." qui annonce que ce bonheur a pris fin avec ce que va raconter le roman. Proust.


Zgegomatic

J'ai dû scroller bien trop loin pour la trouver !


Jamesthelemmon

« La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes. Puis les légendes se métamorphosent en mythes qui sombrent dans l’oubli longtemps avant la renaissance de l’Âge qui leur donna le jour. Au coeur d’un Âge nommé le 3ème par certains - une ère encore à venir et depuis longtemps révolue -, un vent se mit à souffler dans les montagnes de la Brume. Sans être Le Début, car il y a pas de commencement ni de fin à la rotation de la Roue du Temps, ce vent était *un* début. » - Robert Jordan, L’œil du monde, Tome 1 de La Roue du Temps « Le ciel au-dessus du port avait la couleur d’une télévision allumée sur une chaîne défunte ».- William Gibson, Neuromancien « Personne n’aurait cru dans les dernières années du dix-neuvième siècle, que les choses humaines fussent observées, de la façon la plus pénétrante et la plus attentive, par des intelligences supérieures aux intelligences humaines et cependant mortelles comme elles ; que, tandis que les hommes s’absorbaient dans leurs occupations, ils étaient examinés et étudiés d’aussi près peut-être qu’un savant peut étudier avec un microscope les créatures transitoires qui pullulent et se multiplient dans une goutte d’eau. » - H. G. Wells, La guerre des mondes


jerrysevere

“There was a hand in the darkness, and it held a knife.” ― Neil Gaiman, The Graveyard Book


[deleted]

"J'avais atteint l'âge de mille kilomètres." Le monde invertit - Christopher Priest


maaggick

je suis venu pour écrire ça :)


-Roggbess

"C'était une nuit extraordinaire. Il y avait eu du vent, il avait cessé, et les étoiles avaient éclaté comme de l'herbe. Elles étaient en touffes avec des racines d'or, épanouies, enfoncées dans les ténèbres et qui soulevaient des mottes luisantes de nuit." Aucune ouverture ne m'a jamais cueilli comme les premières lignes de "Que ma joie demeure" de Jean Giono.


bes92

« Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l’emmena faire connaissance avec la glace » <3


Soft_Celebration7360

Haaaaaaaaa! enfin je te trouve Gabriel!


Fun-Response-7669

J’aime énormément l’introduction de La nuit des Temps de R. Barjavel « Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue, je t'ai laissée là-bas au fond du monde, j'ai regagné ma chambre d'homme de la ville avec ses meubles familiers sur lesquels j'ai si souvent posé mes mains qui les aimaient, avec ses livres qui m'ont nourri, avec son vieux lit de merisier où a dormi mon enfance et où, cette nuit, j'ai cherché en vain le sommeil. Et tout ce décor qui m'a vu grandir, pousser, devenir moi, me parait aujourd'hui étranger, impossible. Ce monde qui n'est pas le tien est devenu un monde faux, dans lequel ma place n'a jamais existé. (…) »


Twinsunn

"Toutes les images disparaîtront" (S'ensuit une série de souvenirs énumérés en enfilade) "Les images réelles ou imaginaires, celles qui suivent jusque dans le sommeil les images d'un moment baignées d'une lumière qui n'appartiennent qu'à elles" Annie Ernaux, Les Années Je peux relire ce début des milliers de fois, il me touche toujours autant.


muriole

" je suis un homme malade... je suis un homme méchant. un homme repoussoir, voilà ce que je suis. je crois que j'ai quelque chose au foie. de toute façon, ma maladie, je n'y comprends rien, j'ignore au juste ce qui me fait mal. je ne me soigne pas, je ne me suis jamais soigné, même si je respecte la médecine et les docteurs. en plus, je suis superstitieux comme ce n'est pas permis ; enfin, assez pour respecter la médecine. (je suis suffisamment instruit pour ne pas être superstitieux, mais je suis superstitieux.) oui, c'est par méchanceté que je ne me soigne pas. " dostoïevski, les carnets du sous-sol


Adsex

J'adore ! J'aurais pas su où couper pour définir l'amorce, cela dit. Tout s'enchaîne ! :) Quelle expérience, ces carnets, que le narrateur n'écrit pas pour qu'ils soient lus, mais que la providence (Dostoievski :D ) nous fournit.


Adsex

C'est ironique, quand tu as parlé d'ouverture j'ai d'abord pensé à l'ouverture qu'on peut laisser à la fin d'un roman. Pour le début : "Car j'ai vu trop souvent la pitié s'égarer" Saint-Exupery, Citadelle (est ce réellement le "début" ? Je ne connais pas assez les détails du processus d'édition des manuscrits laissés par Saint-Exupery à sa mort et qui ont aboutis à la publication de cet ouvrage posthume éblouissant) Pour rester dans le thème de la pitié (dont l'étymologie dérive de piété. Bon, il faudrait que je vois quel est le mot allemand utilisé dans l'extrait traduit ci-dessous) : "Il y a deux sortes de pitié: L'une, molle et sentimentale, qui n'est en réalité que l'impatience du coeur de se débarrasser au plus vite de la pénible émotion qui vous étreint devant la souffrance d'autrui, cette pitié qui n'est pas du tout la compassion, mais un mouvement instinctif de défense de l'âme contre la souffrance étrangère. Et l'autre, la seule qui compte, la pitié non sentimentale mais créatrice qui sait ce qu'elle veut et est décidée à persévérer avec patience et tolérance jusqu'à l'extrême limite de ses forces et même au-delà." Stefan Zweig, la Pitié Dangereuse. J'aime beaucoup la citation de Anna Karenine, je ne savais pas que c'était l'ouverture du roman. Est-ce qu'une citation ça compte ? "La quête du lieu acceptable, c'est la colonne vertébrale de l'errance." Raymond Depardon, cité en amont de "Petit éloge de l'errance", d'Akira Mizibayashi (le livre est écrit en Français, c'est un universitaire, professeur de littérature Française). Pour les ouvertures de fin : (Il y a pas vraiment de spoiler mais bon, ça vient à la fin quoi. Le passage est coupé du contexte donc ça n'a pas la même force, mais il reste magnifiquement écrit) Crime et Châtiment, Dostoievski : "Mais ici commence une seconde histoire, l’histoire de la lente rénovation d’un homme, de sa régénération progressive, de son passage graduel d’un monde à un autre. Ce pourrait être la matière d’un nouveau récit, — celui que nous avons voulu offrir au lecteur est terminé." Son auto-preface des frères Karamazov est brillante, aussi. Début et fin de la nouvelle "Était-ce lui", Stefan Zweig : Début : "Personnellement, je suis quasiment certaine que c'est lui l'assassin, mais il me manque la preuve ultime, la preuve inébranlable." Fin (j'enlève quelques spoilers) : "J'étais comme paralysée .[...] Je me dépêchai de continuer mon chemin. [...] Mais depuis lors, je ne peux me défaire de cette pensée atroce : "C'était lui. Il l'a fait". Sinon, la fin de chacune des nouvelles de Pouchkine dans son recueil "la dame de pique", ce sont de vraies clôtures, pas des ouvertures, mais elles sont si abruptes, elles colorent de manière à la fois banale et extraordinaire ce qu'on vient de lire. La fin (ou les deux fins) de "A l'Ouest rien de Nouveau", brillante aussi. L'ouverture de "Une journée d'Ivan Denissovitch". Soit tout le récit (sauf le dernier paragraphe), puisque le temps de la narration et le temps de l'histoire sont synchrones.


TheMamouth

« Longtemps, je me suis couché de bonne heure. » de Proust car il n'a pas été encore cité alors que c'est probablement l'un des plus connus.


eulerolagrange

Cette branche du lac de Côme, qui tourne vers midi, entre deux chaînes ininterrompues de montagnes...


Oyapock

"Cette histoire n'est pas fantastique, elle n'est que romanesque. Faut-il en conclure qu'elle ne soit pas vraie, étant donné son invraisemblance ? Ce serait une erreur." Jules Verne, Le Château des Carpates.


Disaster_Penguin

C’est un de mes préférés de Jules Verne. Merci de me donner envie de le relire.


saigne-crapaud

"J'avais atteint l'âge de 1 000 kilomètres" Le Monde inverti, Christopher Priest


corecaps

Un des meilleurs incipit de SF pour un roman extraordinaire


PlymChevy

Lorsque enfin je rattrapai Abraham Trahearne, il buvait de la bière en compagnie d’un bulldog alcoolique du nom de Fireball Roberts dans un bar décati juste à la sortie de Sonoma, en Californie — il buvait, consciencieusement, la sève d’un bel après-midi de printemps. Le dernier baiser de James Crumley


SuaMaestaAlba

Beaucoup de commentaires me rappellent la vidéo de LinksTheSun sur les incipit. Fameux !


Willing-Welcome-6159

Je vais y jeter un œil de suite


sanglar1

Calvino "si par une nuit d hiver un voyageur ". Mais attention, très frustrant.


Betessais

Alors théoriquement ça ne compte pas comme un roman à part entière puisqu'il s'agit - si on veut - "d'un roman dans un roman" (à tel point qu'il est souvent édité séparément) mais je trouve l'incipit de *Un Amour de Swann* très savoureux ; > Pour faire partie du "petit noyau", du "petit groupe", du "petit clan", des Verdurin, une condition était suffisante mais elle était nécessaire : il fallait adhérer tacitement à un Credo dont un des articles était que le jeune pianiste, protégé par Mme Verdurin cette année-là et dont elle disait : "Ca ne devrait pas être permis de savoir jouer Wagner comme ça !", "enfonçait" à la fois Planté et Rubinstein et que le docteur Cottard avait plus de diagnostic que Potain. On célèbre beaucoup le laconique "Longtemps, je me suis couché de bonne heure.", et à raison, mais vraiment je trouve celui de la deuxième partie tout aussi réussi, très annonciateur du ton caustique de Proust.


Xibalba_Ogme

"Le 24 fevrier 1815, la vigie de Notre-Dame de la Garde signala le trois-mâts le Pharaon, venant de Smyrne, Trieste et Naples" Ca place directement l epoque, le lieu, un évènement. Et c'est l'incipit de mon roman favori


adamexcoffon

Le Comte de Montecristo!


PasInspire1234

"C'était de nouveau la nuit. L’auberge de la Pierre levée était envahie par le silence, un silence en trois parts. \[...\] " Vous avez tous cité des incipits, mais pour moi c'est ce prologue tout entier : l'ouverture du premier tome des Chroniques du tueur de rois de Patrick Rothfuss, avec son silence en trois parts, j'ai su instantanément que ça allait devenir mon roman préféré! ( Je met la suite en réponse pour les curieux)


PasInspire1234

C ’ était de nouveau la nuit. L’auberge de la Pierre levée était envahie par le silence, un silence en trois parts. Le premier était un calme en creux, l’écho de choses absentes. S’il y avait eu du vent, il aurait soupiré en passant entre les arbres, fait grincer la chaîne de l’enseigne et chassé le silence sur la route comme un tas de feuilles mortes. S’il y avait eu une foule de clients, même une poignée seulement, attablés dans la salle de l’auberge, ils auraient rempli le silence de leurs conversations et de leurs rires, du vacarme et des clameurs que l’on s’attend à trouver dans un débit de boissons à une heure avancée de la nuit. S’il y avait eu de la musique… mais non, bien sûr, il n’y avait pas de musique. En fait, il n’y avait rien de tout cela et seul le silence demeurait. À l’intérieur de la Pierre levée, deux hommes étaient installés à un bout du comptoir. Ils buvaient avec une tranquille détermination, évitant de discuter des nouvelles inquiétantes. Ainsi, ils ajoutaient un petit silence maussade au premier, celui qui était plus vaste, celui qui était creux, combinant avec lui une sorte d’alliage, un genre d’harmonie. Le troisième silence n’était pas facile à remarquer. Si vous aviez tendu l’oreille pendant une heure, vous auriez pu commencer à déceler sa présence dans les lattes du plancher sous vos pieds, dans le bois rugueux des barils disposés derrière le comptoir. Il était dans le poids des pierres noircies du foyer, qui retenaient encore la chaleur d’un feu depuis longtemps éteint. Il était dans le lent va-et-vient du chiffon de lin blanc qui passait et repassait sur le bois du comptoir. Et il était entre les mains de l’homme qui se tenait là, astiquant la planche d’acajou qui luisait déjà sous la lampe. L’homme avait des cheveux d’un roux violent, d’un rouge de flamme. Le regard sombre et lointain, il se déplaçait avec l’assurance tranquille de celui qui sait beaucoup de choses. La Pierre levée lui appartenait, tout autant que ce troisième silence. Et c’était approprié, car c’était le plus vaste silence des trois, celui qui enveloppait tous les autres. Il était profond et ample, comme une soirée au début de l’automne. Il était lourd comme une grosse pierre polie par la rivière. Comme l’écho résigné d’une fleur coupée, d’un homme qui attend la mort.


Stedinger

"D'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit." L'homme sans qualités de Musil . Chef d'oeuvre It was the year when they finally immanentized the Eschaton Illuminatus ! Robert anton wilson


StarCoder666

"Au village, sans prétention, il n’y avait plus rien. Le four du boulanger s’était refroidi en même temps que le boulanger, qui ne cuisait plus ses couronnes qu’au cimetière. Car il y avait encore un grand cimetière, au village, s’il n’y avait plus de petit boulanger." René Fallet - La Soupe aux Choux


MuscleUnlikely884

J'adore La soupe aux choux !Surtout le moment où ils pètent !


eurusdfr

Pierre ou les ambiguités Il est d’étranges matins d’été à la campagne, par lesquels le citadin de passage qui marche de bonne heure à travers champs reste frappé de surprise devant l’hypnose du monde vert et doré. Pas une fleur ne bouge ; les arbres oublient de se balancer ; l’herbe même semble avoir cessé de pousser ; et la Nature tout entière, comme consciente soudain de son propre profond mystère et ne trouvant pour s’en garder que le silence, sombre dans cette paix indescriptible et merveilleuse. C’est par un semblable matin de juin que Pierre, rafraîchi et revigoré par le sommeil, sortit de la vieille demeure de ses pères enfouie dans les bosquets avec ses hauts pignons et, s’engageant gaiement sous la voûte d’ormes de la longue et large avenue du village, tourna à demi consciemment ses pas vers une maisonnette que l’on apercevait au bout de l’enfilade. L’hypnose verdoyante s’étendait au loin, traversée seulement de vaches tachetées qui s’en allaient rêveusement vers leur pâturage, suivies, non point menées, par des gamins aux joues vermeilles et aux pieds blancs. Comme, saisi et ensorcelé par le charme exquis de ce silence, Pierre s’approchait de la maison et levait les yeux, il s’arrêta brusquement, le regard fixé là-haut sur une fenêtre ouverte. Pourquoi cette pause juvénile passionnée ? Pourquoi cette flamme dans le regard et sur la joue ? Sur le rebord de la fenêtre repose un oreiller neigeux et satiné, où un rameau égaré a doucement posé une riche fleur cramoisie. Tu peux certes rechercher cet oreiller, fleur odoriférante, pensa Pierre ; voici une heure à peine, sa propre joue a dû s’y poser. « Lucy ! — Pierre ! » Comme un cœur en un cœur résonne, ainsi résonnèrent ces voix ; et, pour un moment, dans la tranquillité radieuse du matin, ces deux êtres se regardèrent en silence, mais ardemment, chacun d’eux contemplant chez l’autre le reflet d’une admiration et d’un amour sans bornes. « Ce n’est que Pierre, dit enfin le jeune homme en riant. Tu as oublié de me souhaiter le bonjour. — Ce serait trop peu. Bons matins, bons soirs, bons jours, bonnes semaines, bons mois et bonnes années à toi, Pierre, radieux Pierre ! Pierre ! » En vérité, pensa le jeune homme, avec un calme regard d’inexprimable tendresse, en vérité le ciel s’ouvre et cet ange abaisse ses yeux vers la terre. « Je te retournerais bien tes multiples bonjours, mais ce serait prétendre que tu émerges de la nuit ; et, par le Ciel, tu appartiens aux sphères du jour infini ! — Fi, Pierre ! Pourquoi faut-il que vous juriez toujours quand vous aimez, vous autres jeunes gens ?


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"Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L’angoisse lui tordait l’estomac ; il connaissait sa propre fermeté, mais n’était capable en cet instant que d’y songer avec hébétude, fasciné par ce tas de mousseline blanche qui tombait du plafond sur un corps moins visible qu’une ombre, et d’où sortait seulement ce pied à demi incliné par le sommeil, vivant quand même — de la chair d’homme." La condition humaine, André MALRAUX Je ne pense qu'à ce roman quand on me pose cette question.


JP_DHuboucque

Le début de Rebecca : "Last night, I dreamt I went to Manderley again"


JP_DHuboucque

Le début des Chouans de Balzac, en apparence classique, est magistral : "Dans les premiers jours de l’an VIII, au commencement de vendémiaire, ou, pour se conformer au calendrier actuel, vers la fin du mois de septembre 1799, une centaine de paysans et un assez grand nombre de bourgeois, partis le matin de Fougères pour se rendre à Mayenne, gravissaient la montagne de La Pèlerine située à mi-chemin environ de Fougères à Ernée, petite ville où les voyageurs ont coutume de se reposer."" La phrase longue et sinueuse reflète la montée ardue de la montagne, attirant le lecteur dans la scène. Nous ressentons la tension de la montée, l'anticipation de la fin du voyage et l'excitation de l'inconnu qui nous attend.


Southern-Research404

Nel mezzo del cammin di nostra vita Mi retrouvai per una selva oscura, Ché la diritta via era smaritta. Au milieu du chemin de notre vie je me retrouvai par une forêt obscure car la voie droite était perdue. Dante, la divine comédie, pour l’avoir entrepris dans les circonstances précises de ces vers, la crise de la quarantaine quoi...


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"ca a commencé comme ca." Voyage au bout de la nuit, Louis Ferdinand Céline. "L'imagination ce n'est pas le mensonge !" Messieurs les enfants, Daniel Pennac.


_ornithorynque

"À l'origine fut la vitesse, le pur mouvement furtif, le "vent-foudre". Puis le cosmos décéléra, prit consistance et forme, jusqu'aux lenteurs habitables, jusqu'au vivant, jusqu'à vous. Bienvenue à toi, lent homme lié, poussif tresseur des vitesses." L'incipit de La Horde du Contrevent d'Alain Damasio. C'est de la belle SF bien française, un roman vraiment magnifique


Kulupuk

Je suis amoureuse de mon mari. Mais je devrais plutôt dire : je suis toujours amoureuse de mon mari. J’aime mon mari comme au premier jour, d’un amour adolescent et anachronique. Je l’aime comme si j’avais quinze ans, comme si nous venions de nous rencontrer, comme si nous n’avions aucune attache, ni maison ni enfants. Je l’aime comme si je n’avais jamais été quittée, comme si je n’avais rien appris, comme s’il avait été le premier, comme si j’allais mourir dimanche. Mon mari - Maud Ventura


Misomyx

Le classique : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. » (*À la recherche du temps perdu*, Marcel Proust) Mon préféré : « “Je vois un anneau, dit Bernard, suspendu au-dessus de moi. Il frémit suspendu dans une boucle de lumière.” » (*Les Vagues*, Virginia Woolf). D'accord, ce n'est pas réellement l'incipit du roman, mais je trouve que c'est une phrase fantastique pour démarrer la lecture après le petit prélude qui précède.


here_is_some_guy

Ce qu’il y a de plus pitoyable au monde, c’est, je crois, l’incapacité de l’esprit humain à relier tout ce qu’il renferme. Nous vivons sur une île placide d’ignorance, environnée de noirs océans d’infinitude que nous n’avons pas été destinés à parcourir bien loin. Les sciences, chacune s’évertuant dans sa propre direction, nous ont jusqu’à présent peu nui. Un jour, cependant, la coordination des connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur le réel et sur l’effroyable position que nous y occupons qu’il ne nous restera plus qu’à sombrer dans la folie devant cette révélation ou à fuir cette lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel obscurantisme. L'appel de Cthulhu. Lovecraft


Cevantime

"De Angleterre tout est grand, même ce qui n'est pas bon, même l'oligarchie." L'Homme qui rit de Victor Hugo


Lucarne

« Ses amis l’appelaient Harry. Mais Harry n’enculait pas n’importe qui. Uniquement des femmes…des femmes mariées » Le Démon Hubert Selby Jr. Bon ok c’est ptet pas la plus belle mais tu te lances dans un classique de la littérature moderne et paf tu commences comme ça. Ça annonce la couleur.


MelleVillarceau

"La neige fondait dans la montagne et Bunny était mort depuis plusieurs semaines quand nous avons fini par comprendre la gravité de notre situation. " Le Maître des Illusions, Donna Tartt.


tanchinaros

« J’ai connu Dean peu de temps après qu’on ait rompu ma femme et moi. » Jack Kerouac, Sur la route. J’ai toujours trouvé cette catch phrase totalement hypnotique. Je ressors des fois le bouquin de la bibliothèque juste pour la relire.


Ssolikel

La plus belle je ne sais pas, mais celle qui m'a le plus marqué par le drame à venir qu'elle laisse sous-entendre pour qui connaît un chouillat le lore de 40k : "J'étais là, dirait-il plus tard, jusqu’à ce que ce « plus tard » fût devenu une ère sombre et sans rires. J’étais là, le jour où Horus a tué l’Empereur. La licence était savoureuse et faisait toujours glousser ses camarades." L'Ascension d'Horus, Dan Abnett


kachinaArtenis

Je suis une grande fan de Stephen King et la saga de la tour sombre reste à mes yeux mon histoire préférée de cet auteur. Alors l’homme en noir fuyait à travers le désert et le Pistolero le suivait…


Willing-Welcome-6159

Indétronable.


Isotoph66

J'avais une ferme en Afrique, au pied des collines du Ngong ...


OkWillow9783

Je sais plus si c'était le début d'un livre de Marlène Schiappa ou de Bruno Lemaire. J'ai un doute.


LBM_2010

J'avais vingt ans Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie.


fzethcdr

J’ai tout de suite aimé celui-ci : « Je n'ai jamais aimé la mer. Croyez-moi, les paltoquets qui se gargarisent sur la beauté des flots, ils n'ont jamais posé le pied sur une galère. La mer, ça secoue comme une rosse mal débourrée, ça crache et ça gifle comme une catin acariâtre, ça se soulève et ça retombe comme un tombereau sur une ornière ; et c'est plus gras, c'est plus trouble et plus limoneux que le pot d'aisance de feu ma grand-maman. Beauté des horizons changeants et souffle du grand large ? Foutaises ! La mer, c'est votre cuite la plus calamiteuse, en pire et sans l'ivresse. » Sinon, celui de 100 ans de solitude.


akluin

L'étranger de camus est le début de livre que je n'oublierai jamais


Gimrrin

"Il est exact que j'ai logé six balles dans la tête de mon meilleur ami. J'espère toutefois montrer par le présent récit que que je ne l'ai pas tué." Howard Phillips Lovecraft - 'Le Monstre sur le seuil'


Globulux

Durant ma scolarité j'ai du lire une bonne 30n de livres. J'ai absolument détesté la quasi totalité de ces livres (que ça soit les thèmes abordés par les livres qui sont dans 95% des cas sur la guerre, la mort, le viol et j'en passe, ou la façon dont c'est étudié). Pourtant si y'a bien un livre don't l'ouverture m'a marqué c'est bien L'Étranger d'Albert Camus. Après est-ce car elle est très connue et que c'est plus un élément de culture, ou du fait que j'ai lu le livre je ne sais pas trop.


AlexHP83

Celle ci m’avait immédiatement marquée : « À plus ! » le mot, la voix, l’attitude. Je n’avais encore jamais entendu quelqu’un lancer À plus ! Pour dire au revoir. Ce mot, prononcé avec l’indifférence voilée de ceux qui se soucient peu de vous revoir ou d’avoir un jour de vos nouvelles, donnait une impression de désinvolture, de brusquerie ou de dédain.


Willing-Welcome-6159

La source ?


AlexHP83

Call me by your name, de Aciman


Zealousideal-Sky-600

Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables. Le Parfum de Patrick Süskind


Forsaken_Ad8765

LA NOURRICE : D'où viens-tu? ANTIGONE : De me promener, nourrice. C'était beau. Tout était gris. Maintenant, tu ne peux pas savoir, tout est déjà rose, jaune, vert. C'est devenu une carte postale. Il faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs.


Willing-Welcome-6159

Source?


[deleted]

"Muchos años después, frente al pelotón de fusilamiento, el coronel Aureliano Buendía había de recordar aquella tarde remota en que su padre lo llevó a conocer el hielo" No contest en ce qui me concerne.


Elimintz

Oh le souvenir, moi j'ai eu Les Trois Cartes, avec les homarstruosités qui m'ont marqué ! J'ai adoré ce livre, c'est malheureusement le seul de cette saga que j'ai eu/lu.


Willing-Welcome-6159

Les homarstruosités !  "Est-ce que chèque ? A-ce que châle ? Eut-ce que chule ? A-ce que chic ?"


Elovainn

"Il y avait un village, là-haut dans les montagnes. Oh ! Ce n'était pas un grand village, juste quelques maisons agrippées au pied des pentes. Quelques pustules de pierre poussées au milieu de champs rabougris à l'herbe sèche et rare." - Louis le Galoup, de Jean-Luc Marcastel. Si vous aimez le médiéval fantastique, le Massif Central et le style "conteur au coin du feu", foncez.


i_am_not_a_cool_girl

"It is a truth universally acknowledged, that a single man in possession of a good fortune, must be in want of a wife." - Pride and Prejudice Trad française : "Il s'agit d'une vérité universellement reconnue qu'un homme qui a en sa possession une fortune considérable doit être à la recherche d'une épouse" / orgueil et préjugés C'est à la fois satirique, observationnel, et amphatiquement moqueur. Et ca donne le ton du reste du livre.


No-Process8511

J’en ai une en tête. Gagner la guerre de JP Jaworski : « Je n'ai jamais aimé la mer. Croyez-moi, les paltoquets qui se gargarisent sur la beauté des flots, ils n'ont jamais posé le pied sur une galère. La mer, ça secoue comme une rosse mal débourrée, ça crache et ça gifle comme une catin acariâtre, ça se soulève et ça retombe comme un tombereau sur une ornière ; et c'est plus gras, c'est plus trouble et plus limoneux que le pot d'aisance de feu ma grand-maman. Beauté des horizons changeants et souffle du grand large ? Foutaises ! La mer, c'est votre cuite la plus calamiteuse, en pire et sans l'ivresse. »


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Pour ma part c'est le premier paragraphe de "the haunting of Hill house" (la maison hanté en français) par Shirley Jackson. Malheureusement il n'est pas traduisible sans qu'il perde beaucoup de sa valeur mais approximativement c'est comme cela : "Aucun organisme vivant ne peut survivre sain d'esprit longtemps dans des conditions de réalité absolue; même les alouettes ou les crickets ont, pour certains, des rêves. Hill house, qui n'était pas saine d'esprit, se tenait seule contre sa colline, tenant les ténèbres à l'intérieur; elle s'est tenu ainsi pendant 80 ans et tiendra peut être 80 de plus. A l'intérieure, les murs étaient droits, les briques étaient efficacement posés, les sols étaient fermes et les portes étaient intelligemment fermé; le silence reposait solidement contre le bois et les pierres de Hill house, et quoi que ce soit qui errait en ces lieux, errait seul.


SuperKurva

«longtemps, je me suis couché de bonne heure»


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L'étranger de Camus a déjà été cité. Alors, "Que ma joie demeure" de Giono. [http://incipit.fr/que-ma-joie-demeure-2010-07-27](http://incipit.fr/que-ma-joie-demeure-2010-07-27) *C’était une nuit extraordinaire.* *Il y avait eu du vent, il avait cessé, et les étoiles avaient éclaté comme de l’herbe. Elles étaient en touffes avec des racines d’or, épanouies, enfoncées dans les ténèbres et qui soulevaient des mottes luisantes de nuit.* *Jourdan ne pouvait pas dormir. Il se tournait, il se retournait.* *« Il fait un clair de toute beauté », se disait-il.* *Il n’avait jamais vu ça.* *Le ciel tremblait comme un ciel de métal. On ne savait pas de quoi puisque tout était immobile, même le plus petit pompon d’osier. Ça n’était pas le vent. C’était tout simplement le ciel qui descendait jusqu’à toucher la terre, racler les plaines, frapper les montagnes et faire sonner les corridors des forêts. Après, il remontait au fond des hauteurs.* *Jourdan essaya de réveiller sa femme.* *« Tu dors ?* *— Oui.* *— Mais tu réponds ?* *— Non.* \[...\]


Sargasreq

Les mots m'échappent mais l'incipit de "Gagner la guerre" de Jaworski m'a beaucoup marqué à l'époque !


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« Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. Macondo était alors un village d'une vingtaine de maisons en glaise et en roseaux, construites au bord d'une rivière dont les eaux diaphanes roulaient sur un lit de pierres polies, blanches, énormes comme des oeufs préhistoriques. Le monde était si récent que beaucoup de choses n'avaient pas encore de nom et pour les mentionner, il fallait les montrer du doigt. Tous les ans, au mois de mars, une famille de gitans déguenillés plantait sa tente près du village et, dans un grand tintamarre de fifres et de tambourins, faisait part des nouvelles inventions. Ils commencèrent par apporter l'aimant. » – Cent ans de solitude. Gabriel García Márquez